
Je suis né à Montréal, dans la communauté anglophone. Mon parcours à l’école primaire n’a pas été facile. Dès mon plus jeune âge, comme beaucoup d’enfants, j’avais beaucoup d’énergie et il m’était très difficile de rester assis dans ma classe de première année. Je parlais constamment avec enthousiasme à mon voisin et cela s’est traduit par de nombreux déplacements au bureau du directeur… à l’âge de six ans!
Si j’avais eu le choix, j’aurais préféré rester à la maison. À l’école, j’avais soif d’attention et j’étais souvent le clown de la classe. Je me rends compte maintenant que c’est parce que j’aurai voulu être à la maison avec ma famille que j’ai souvent tant cherché l’attention à l’école. Je suis sûr que je n’étais pas le seul dans cette situation.
L’école secondaire n’a pas été mieux car je n’ai jamais vraiment eu l’occasion de suivre mes véritables intérêts et passions. J’ai eu de bonnes notes, mais je n’étais pas vraiment intéressé par quoi que ce soit que j’étudiais. En conséquence, en entrant à l’université, je n’avais aucune idée de ce qui me motivait ou m’intéressait, ni de ce que j’aimais faire dans la vie. Cela a attendu que j’atteigne la trentaine…
Je ne veux pas que mon fils (ni d’autres enfants) répète ce que j’ai vécu, c’est pourquoi je suis passionné par Champ Libre. Je ne veux pas qu’il traverse des heures interminables d’ennui qui accompagnent la vie scolaire. Je souhaite qu’il puisse grandir sans stress de performance, de compétitivité, d’intimidation et d’épuisement émotionnel.
Je crois que la nature compétitive, critique et individualiste de nos écoles est l’une des principales raisons de l’état actuel du monde. Je crois que c’est grâce à la non-scolarisation des générations futures que nous pourrons créer un monde basé sur la coopération, le partage et le bien-être pour tous.
Dans la vingtaine, j’ai vécu et voyagé à travers l’Asie du Sud et du Sud-Est, étudiant le yoga et diverses formes de méditation en cours de route. J’ai finalement développé une grande passion pour le Shiatsu et grâce à des circonstances idéales, j’ai rencontré Ryokyu Endo, fondateur de la Société Internationale du Tao Shiatsu, lors d’un atelier à Montréal. Je suis maintenant thérapeute et professeur de Tao Shiatsu, et j’offre également des ateliers de croissance personnelle et de pensée positive aux enfants et aux adultes.
Les souvenirs de ma scolarité sont très partagés…Certaines matières me plaisaient et il était facile pour moi de performer, d’avoir de bonnes notes. En revanche, les matières qui ne m’intéressaient pas me causaient beaucoup de stress: je ne me sentais pas à la hauteur des attentes et les examens m’angoissaient! Tout cela dépendait bien évidemment de la passion (ou de son absence) des professeurs, donc chaque année c’était la roulette russe. Je reste fascinée par la quantité d’informations apprises pour les examens et… aussi vite oubliées! Mon cerveau les a rapidement évacuées, puisqu’elles ne faisaient aucun sens pour moi ou ne m’ont été d’aucune utilité… Il a fallu que je sorte de la scolarité pour apprendre à me connaître et à découvrir les passions qui m’habitent, quel paradoxe!
J’ai passé les 20 premières années de ma vie en Bretagne, au bord de la mer. Après une première année universitaire en Lettres et en Langues, le désir de faire une pause et de voyager s’est fait pressant : je suis donc partie au Québec… et voilà maintenant 24 ans que j’y chemine! J’ai vécu 13 ans à Montréal et ai évolué plusieurs années dans le monde de l’événementiel en tant que chef de projet. Jusqu’au jour où mon intuition m’a portée ailleurs : devenue professeur de yoga, j’ai rencontré Lawrence, mon partenaire de vie et, assoiffés de nature et désireux de ralentir notre rythme de vie, nous avons décidé de déménager dans la région des Cantons de l’Est. Quelques temps plus tard, notre fils naissait.
La parentalité est pour moi un immense tremplin d’évolution: avant tout, cela me permet d’écouter et de respecter ce que je porte de plus sensible, et cela m’a donc amené à réviser bon nombre de conditionnements auxquels je m’identifiais quant à l’éducation! À nouveau guidée par mon intuition, j’ai élargi mes lectures, me suis inspirée de nombreux travaux de recherches, ai assisté à plusieurs conférences déterminantes, ce qui m’a permis de confirmer ce que je sentais intimement et de faire de grands bonds de conscience.
Alors que nous accompagnons notre fils depuis maintenant 9 ans, maintes fois il nous a prouvé qu’en lui faisant confiance, en répondant simplement à ses questions (sans les devancer), en lui offrant un soutien affectif inébranlable, il peut se révéler dans sa version la plus authentique et la plus épanouie. Il nous a montré qu’un enfant est fondamentalement bon et curieux, et que tout ce qu’il cherche à faire, c’est de tisser de lui-même des liens avec le monde qui l’entoure. Il nous a démontré que les apprentissages opèrent constamment, à un rythme qui lui est propre…
Voilà pourquoi la vision de Champ Libre me rejoint tant, puisqu’elle incarne selon moi le plus grand respect et la plus grande confiance que l’on puisse offrir aux prédispositions naturelles de l’humain. Champ Libre est pour moi un projet de société qui permet à toutes les générations y prenant part de s’épanouir vers plus de paix intérieure et de joie d’être.
J’ai tout d’abord évolué dans le système scolaire en répondant de façon générale aux critères et aux attentes de ce système. J’avais une certaine facilité à l’école et le désir de performer et d’être valorisée de cette manière. Je suis allée dans un programme de musique à partir de l’âge de 8 ans. J’ai vraiment eu du plaisir à créer et faire des projets musicaux. C’était une réelle motivation pour moi. Au secondaire, j’ai décidé de continuer en musique. Cependant, les attentes n’étaient pas les mêmes et la pression était beaucoup plus grande. Je me souviens que parfois, j’étais tellement stressée et épuisée que j’avais des crampes qui m’obligeaient à me mettre au repos. Jamais on n’a questionné ou critiqué la cause de ces maux de ventre : avec le recul, c’est évident pour moi qu’ils étaient dus à la charge de travail et à la fatigue. C’était au contraire complètement normalisé.
Rendue au cégep, j’ai décidé de faire une croix sur la musique. Je me suis rendu compte que je ne jouais plus pour le plaisir mais bien pour combler certaines attentes et pour performer toujours davantage. Toute cette pression m’avait enlevé tout le plaisir que j’avais pu avoir à faire de la musique. Je me suis alors retrouvée complètement perdue devant tant de choix et si peu de connaissance par rapport à la personne que j’étais.
Il a fallu bien des années, après plusieurs formations, questionnements, remises en question pour que je retrouve du sens. J’étais autour de la table avec un groupe d’ami.es et nous imaginions une école de rêve. Cette école était remplie de cabanes, de projets stimulants et de coopération. Les enfants étaient libres et avait une réelle agentivité sur leur bien-être. C’est ce qui m’a motivée à m’impliquer auprès des enfants. Je suis motivée par un réel désir de créer plus de douceur dans leur parcours de vie. Champ libre représente pour moi une manière d’évoluer dans ce genre de milieu de vie.
Je me nourris énormément du contact des enfants. Je trouve qu’on gagne tellement à partager avec elles·eux et qu’elles·ils m’apprennent autant que les adultes autour de moi. Ce que j’apprécie particulièrement de Champ libre, c’est de voir les enfants (tout comme les adultes) épanoui·es et trouvant un réel plaisir à partager. J’aime être dans un milieu où la performance et la productivité ne déterminent pas les rapports entre les personnes qui le constituent.
Champ Libre est une alternative éducative pour les jeunes de 5 à 17 ans, inspirée du modèle des écoles démocratiques. Notre approche éducative prend racine dans une confiance inébranlable pour les lois fondamentales et naturelles qui régissent le cerveau humain en matière d’apprentissage.